Avant 1968 et son décret du 8 décembre, il y a lieu de distinguer, à Paris, deux catégories d’ateliers d’Architecture : les ateliers dits « officiels ou intérieurs » et les ateliers dits « libres ou extérieurs » affiliés toutes deux pédagogiquement à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.
- Pour la première catégorie, les ateliers officiels, qui sont largement minoritaires en terme de nombres d’ateliers [pour exemple, en 1926, on dénombre 3 ateliers officiels et 11 ateliers libres], le chef d’atelier (ou Patron) est nommé et est rémunéré par l’Etat. Ces ateliers sont dispensés de toutes charges financières afférentes à la deuxième catégorie d’atelier.
- Pour cette deuxième catégorie, les ateliers libres souvent situés à proximité de la « Maison Mère », ce sont les élèves qui opèrent le choix du chef d’atelier (ou Patron). Ceux-ci sont dûment reçus et officiellement inscrits mais doivent, malgré toutes les apparences de titre à la gratuité, payer de leurs propres deniers la location, l’entretien, l’éclairage, le chauffage et l’assurance de leur Atelier et le paiement (normalement) de leur enseignant.
Les Écoles d’Architecture de province et leurs ateliers sont quant à elles rattachées financièrement et administrativement à leurs Municipalités respectives alors qu’elles sont rattachées, par contre, pédagogiquement à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris ; les projets des concours des élèves sont envoyés à la capitale pour jugement par un jury constitué d’enseignants « Parisiens ».
Charrette nf (sens architecture)
Activité intense de travail précédant le rendu d’une tâche, activité elle-même intégrée dans une période de temps limitée.
Pour connaître l’origine du mot charrette chez les architectes, voir l’article sur « Alors, …Charrette ? Étymologie du mot Charrette chez les architectes »
L’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, jusqu’en 1968, est divisée en trois sections, savoir, Peinture, Sculpture et Architecture ainsi que les ateliers des Écoles d’Architecture de Province.
A la section de Peinture se rattachent la Gravure en taille-douce, la Gravure à l’eau-forte, la Gravure sur bois et la Lithographie. A la section de Sculpture, se rattache la Gravure en médailles et en pierres fines.
Le décret du 6 décembre 1968, initié par André MALRAUX, Ministre des Affaires culturelles, scelle le démantèlement de la section d’Architecture et la dissocie administrativement de L’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de PARIS.
Ce même décret procède à l’éclatement de la section Architecture en fondant, alors, les Unités Pédagogiques d’Architecture (U.P.A.) – 13 en Province, 5 [puis 6 en janvier 1969, puis 8 fin juillet 1969 et enfin 9 en octobre 1975] à PARIS, qui sont devenues depuis des Écoles Nationales Supérieures d’Architecture.
Voir l’article : « L’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, les écoles d’architecture : Genèse et évolution de l’enseignement et des lieux d’enseignement »
« Le Pompier » est l’hymne des architectes et l’hymne de l’École des Beaux-Arts.
Cette chanson a pour auteur Aristide BRUANT (1851 – 1925). Elle fut mise en musique par Auguste-Nicolas SÉGUIN et Alexandre DUREZ,et publiée en 1872. Prénommée initialement « Le Casque du Pompier, cascade excentrique » puis « Les Pompiers », elle fut chantée en 1885 pour la première fois à l’École des Beaux-Arts à l’occasion d’une charrette dans l’atelier officiel d’Architecture Jules ANDRÉ.
Son succès immédiat fut tel que par la suite très rapidement cette chanson fut reprise par les éléves de toute l’École entière.
Pour avoir plus de détails sur l’origine de la chanson du « Pompier » à l’École des Beaux-Arts, voir les articles suivants :
Le Massier ou la Massière est l’élève responsable de la gestion de l’atelier dont il est affilié, aussi bien vis à vis des autres étudiants du même atelier, qu’administrativement au niveau de la direction de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de PARIS.
Il [ou elle], en tant que répresentant[e] de l’atelier, doit être élu[e] par les élèves de l’Atelier et agréé[e] par le Patron (Enseignant, Chef d’atelier).
Définition : Un « Nouvô » (comprendre « Nouveau ») peut être, soit un admissioniste, soit un élève, soit un ancien élève (qu’il soit diplômé ou non) de l’École des Beaux-Arts qui, par définition, n’est pas « Ancien » !
Pour accéder au rang d’ «Ancien », il faut être élu par les autres anciens, aux conditions d’avoir été reçu au concours d’admission et cela avec au minimum trois années de présence à l’atelier, tout en sachant, donc, qu’il y a des élèves qui terminèrent leur École sans avoir été jamais élus anciens.
Les nouvôs sont dirigés dans chaque atelier par un « chef-cochon » ou « chef-porc » qui lui-même est un nouvô nommé par les anciens. Le chef-cochon organise leur travail et le service « dû » aux anciens le tout accompagné de brimades usuelles et diverses mais également de sanctions pour les cas d’indisciplines, sanctions dont les plus graves étaient d’être tondu ou, pour certains ateliers qui le pratiquaient, de passer le nouvô au supplice de la broche (pour faire court pour définir cette débilité absolue : « sorte de barbecue humain »).
Dans chaque atelier, il était affiché la devise suivante à l’adresse des nouvôs : « Un nouvô ne parle qu’à son tour, et son tour ne vient jamais ».
Retrouvez les portraits et biographies des principales personnalités des Bals des 4’Z’Arts :