L’Élysée Montmartre et le Trianon


Il est apparu opportun de faire conjointement un article sur ces deux lieux mythiques du spectacle que sont l’Elysée Montmartre et le Trianon dont les histoires sont mêlées et qui sont situés côte à côte.
Le bâtiment abritant l’Élysée Montmartre et le bâtiment abritant Le Trianon sont situés dans le bas Montmartre, aux pieds du Sacré Cœur et de la station de métro Anvers, le premier au 72 boulevard de Rochechouart et 1-3 rue de Steinkerque, le second au 80 boulevard de Rochechouart, à Paris 18ème, sachant que jusqu’en 1894 date de création du Trianon l’adresse principale de l’Élysée Montmartre était au 80 boulevard de Rochechouart.

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Extrait du plan cadastral (2018
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Vue perspective aérienne avec coupe montrant notamment la salle de spectacle du Trianon (à gauche) et celle de de l’Élysée Montmartre (à droite).
Source ECARTFIXE
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Photographie aérienne montrant le Trianon et l’Elysée Montmartre.

L’Élysée Montmartre

Ouverte en 1807, l’Élysée Montmartre – dirigée par la famille SERRES – était alors une salle de bal-guinguette.

A cette époque les bals étaient classés en bal régis et en bals guinguettes. Ces derniers étaient des endroits dansants établis chez des marchands de vin aux portes des barrières de Paris à côté de l’octroi, ce qui permettait de ne pas payer les taxes d’entrée sur les vins. Les bals de régis, quant à eux, étaient spécialement affectés à la danse et annoncés par voie d’affiche.

La description qui est faite de l’Élysée Montmartre en 1853 est la suivante (1) :

« Un double perron de vingt-cinq marches nous conduit à l’Élysée, qui se compose de trois corps de bâtiments et d’un vaste jardin bien planté. De nombreux sentiers serpentent à l’entour du carré de la danse et aboutissent à des bosquets au milieu desquels des tables sont dressée. Les chevaux de bois, l’escarpolette (2), le billard, le tir à l’oiseau et au pistolet, sont les principaux jeux offerts aux amateurs qui veulent se délasser des plaisirs de la danse. Deux grands salons couverts protègent au besoin la foule contre l’intempérie des saisons. On y risque des pas forts excentriques qui n’ont de la polka que le nom et qui donnent assez d’occupation aux municipaux préposés à la garde de la morale publique ».

En 1860 Paris s’agrandit et absorbe la commune de Montmartre qui devient un des vingt arrondissements de Paris.

La propriétaire, Madame veuve SERRES, décide deux ans auparavant de s’attacher les services de l’Architecte Stanislas DELAHOT pour transformer les lieux et y faire construire un vaste salon de mille mètres carrés sans aucune colonne et avec des galeries courant en périphérie autour des murs et venant s’arrêter sur un vaste rocher destiné à porter l’orchestre. Un restaurant et un chalet avec salle de jeu sont bâtis également. L’inauguration a lieu le dimanche 4 juillet 1858 avec un grand bal donné dans le nouveau salon. Cette disposition de la salle demeurera jusqu’à sa destruction en 1900, tandis que les bals resteront à cette adresse jusqu’en 1897.

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Le boulevard Rochechouart et l’Élysée Montmartre vers 1869 – Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.
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Plan de l’Élysée Montmartre vers 1885 – Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.
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Extrait du journal « Le Courrier Français » du 12 février 1893 à la rubrique « Ce qu’il faut voir ».

En 1894, le café-concert en plein essor à Paris s’implante à l’Élysée Montmartre. Le jardin situé sur la rue de Steinkerque entre l’hôtel de Nancy, qui est à l’angle du boulevard de Rochechouart, et le n°3 de ladite rue est démoli et le directeur, Armand DESPRÈS (depuis 1881) ouvre ainsi une salle de café-concert avec spectacles variés sous le nom de « Trianon Concert » au 80 rue de Rochechouart.

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Carte postale avec vue l’angle du boulevard Rochechouart et de la rue de Steinkerque entre 1894 et 1900.

En 1897 le nouveau directeur, Albert CHAUVIN, fait aménager la salle de bal en salle de concert bal et le nom désormais employé pour l’établissement est : « Trianon, Théâtre, Concert, bal ». Le nom de l’Élysée Montmartre n’apparaît plus. Le bal devient une activité distincte du concert, ce dernier ayant lieu dans la nouvelle salle conçue par l’Architecte Édouard Jean NIERMANS (1859 – 1928) dont l’entrée est rue de Steinkerque. A cet effet, NIERMANS réutilise la structure métallique du Pavillon de France conçue par Gustave EIFFEL pour l’exposition universelle de 1889.

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Carte postale avec vue de la rue de Steinkerque et de l’Élysée Montmartre entre 1897 et 1900 – Source Site internet Élysée Montmartre.

Dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 février 1900 un incendie ravage la salle de théâtre du Trianon, le jardin d’hiver est dévasté. Seul subsiste la structure métallique de la grande salle des fêtes.
Le bâtiment est reconstruit dans un style art nouveau et la façade sur rue au 72 rue de Rochechouart est ornée d’une gracieuse danseuse en staff provenant d’un autre établissement de bal, le Bal Mabille (3).

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Photographie de la façade de l’Élysée Montmartre en 1910
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Photographie (février 2018) de la danseuse en staff ornant le fronton de la façade de l’Élysée Montmartre.
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Affiche du Bal de l’Élysée Montmartre début XXème siècle.
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Photographie de la façade de l’Élysée Montmartre dans les années 1970 – Source Site internet Élysée Montmartre.

L’Élysée Montmartre est inscrit à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 4 mars 1988 (J.O. du 02/04/1989).
Le mardi 22 mars 2011 un incendie détruit l’intérieur de la salle endommageant la charpente métallique ; l’établissement est fermé.
En 2014 Julien LABROUSSE et Abel NAHMIAS, déjà propriétaires de « Trianon » rachètent l’Élysée Montmartre.
Le jeudi 15 septembre 2016, après deux ans de travaux sous la maîtrise d’œuvre de Jérôme FRIANT, l’établissement rouvre.

Évoquons à présent divers évènements qui ont jalonné l’histoire de la salle de l’Élysée Montmartre :

  • Pendant la guerre de 1870-1871 la salle de bal est transformée en atelier de fabrication de ballons aéropostal. Dans le même temps « Le Club de la Révolution » tient ses séances à l’Élysée Montmartre avec pour but l’établissement de la Commune.
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Départ de Léon GAMBETTA (1838-1882) pour Tours sur le ballon « L’Armand-Barbès » le 7 octobre 1870, au pied de la colline de Montmartre. Huile sur toile de Jules DIDIER (1831-1914) et de Jacques GUIAUD (1811-1876)- Source Musée Carnavalet Histoire de Paris
  • Le mardi 29 avril 1879, à l’occasion de la centième représentation du drame « L’Assomoir » d’Émile ZOLA jouée au théâtre de l’Ambigu (4) une fête est donnée dans la salle.
  • Le lundi 11 septembre 1882, sous le patronage du journal « Le Chat Noir » se déroule une fête intitulée « Porte-Veine ».
  • A cette même période le quadrille naturaliste (French Cancan) éclot à l’Élysée Montmartre avec les cabrioles, les pirouettes, grands écarts et déhanchements fous de la Goulue appelée Vide Bouteille, de Grille d’Égout, de la Môme Fromage et de Valentin le Désossé. Cependant, l’Élysée Montmartre aura un rival dans le quartier. L’ouverture du Cabaret du Moulin-Rouge en 1889 sur l’emplacement du bal de la Reine-Blanche lui fait une sérieuse concurrence. Charles ZIDLER (1831 – 1897) et Joseph OLLER (1839 – 1922), Directeurs du Moulin-Rouge attirent à eux les danseuses célèbres de l’Élysée Montmartre.
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Photographie – Source Musée Carnavalet Histoire de Paris. De gauche à droite : non identifié (Pomme d’Amour ?), la Goulue, Grille d’Égout et Valentin le Désossé
  • Ce fût le vendredi 27 mai 1887 que Jules ROQUES (1850 – 1909, co-organisateur du 1er Bal des Quat’ Z’Arts du samedi 23 avril 1892), Directeur du journal « Le Courrier Français », donna à l’Élysée Montmartre la première de ces fêtes déguisées dont le luxe mais surtout l’originalité artistique iront toujours en croissant. Dès lors se multiplieront les fêtes et les bals dans l’Élysée Montmartre organisés par « Le Courrier Français »pour ses abonnés et pour les amis et connaissances de Jules ROQUES avec un contrôle sévère à l’entrée. Parmi les bals donnés par « Le Courrier Français », outre le bal de 1887, on recense celui du vendredi 15 juin 1888 intitulé « Bal des Grands Enfants », celui du vendredi 22 mars 1889, celui de 1890 intitulé « Bal Naturaliste » celui du mercredi 4 février 1891 intitulé « Bal Mystique », celui du vendredi 19 mars 1892 intitulé « Bal des Femmes », celui du mercredi 6 juillet 1892 donnée au bénéfice de la famille de J. BLASS (1847 – 1892), dessinateur de presse alors bien connu décédé le 17 juin de la même année, celui du samedi 3 décembre 1892 intitulé « Le Bal des Toqués » au bénéfice de Louis DUFOUR ( ? -1908) alors Chef d’Orchestre de l’Élysée Montmartre, celui au thème futuriste du vendredi 17 (ou 24 ?) mars 1893 intitulé « Bal de dix-neuf cent quatre-vingt-treize », celui du dimanche 11 mars 1894 intitulé « Bal Antique », puis enfin, le dernier, celui du samedi 28 mars 1896 intitulé « Bal des Statues ».
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Costumes des Bals du Courrier Français – Source Site internet fetesdart.org.
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Extrait d’un article de Jules ROQUES dans le journal « Le Courrier Français » du 19 février 1893 au sujet du Bal du Courrier Français de 1893 intitulé « Bal de dix-neuf cent quatre-vingt-treize »
  • De 1949 jusqu’aux années 1970 l’Élysée Montmartre organise principalement des combats de lutte, de boxe et de catch et des spectacles de strip-teases. Le propriétaire alors de l’Élysée Montmartre, et ce jusqu’en octobre 1988, est Roger DELAPORTE (1928 – 2009).
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Affiche de combats de catch organisés à l’Élysée Montmartre-Source Site internet: alpra.blogspot.com
  • En 1968, Jean-Louis BARRAULT (1910 – 1994) y monte « Rabelais », spectacle sur une musique de Michel POLNAREFF.
  • En 1971 la Comédie Musicale «Oh ! Calcutta !» (comprendre «Oh ! quel cul tu as !») de Philippe KHORSAND (1948 – 2008) tient l’affiche sans interruption de 1971 à 1975 avec une interdiction aux moins de 18 ans du fait de la nudité de tous ses interprètes.
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L’Élysée Montmartre et le spectacle « Oh ! Calcutta ! » – Source Site internet Élysée Montmartre.
  • A partir de 1976 la salle redevient une salle de concert, des artistes comme Jacques HIGELIN (1940 – 2018), Alain SOUCHON, Patti SMITH, Diane DUFRESNE s’y produisent.
  • En 1988 la société « Garance Productions » acquiert l’Élysée Montmartre et y programme des concerts de Rock « indépendant » (notamment Nick CAVE, PAVEMENT, DINOSAUR JR, STONE ROSES) et des concerts de musique jamaïcaine et africaine. Également il est recensé douze dates de la tournée de NOIR DÉSIR en 1991, et un concert en 1999 de David BOWIE (1947 – 2016).
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Concert du groupe « The HEPSTONES » du dimanche 30 mai 2010.
  • De 1995 jusqu’à l’incendie du 22 mars 2011 il y est programmé tous les 15 jours « Le Bal de l’Élysée Montmartre » animé par le « G.O.L.E.M. » (Grand Orchestre de L’Élysée Montmartre) rendant, à cette occasion, la salle à sa vocation première.
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Photographie de la façade de l’Élysée Montmartre vers 2010 avant l’incendie de 2011.
  • Depuis sa rouverture le jeudi 15 septembre2016, le lieu accueille des concerts.
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Concert de Mathieu CHEDID, alias « M », du jeudi 15 septembre 2016.
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Photographie (février 2018) de la façade de l’Élysée Montmartre.
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Salle de spectacle aujourd’hui de l’Élysée Montmartre. La structure métallique de Gustave EIFFEL détruite lors de l’incendie de 2011 a été remplacée par une reproduction à l’identique.

Trois Bals des Quat’ Z’Arts eurent lieu à l’Élysée Montmartre, il s’agit :

  • Du tout premier Bal des Quat’ Z’Arts du samedi 23 avril 1892 dans les salons. Les deux principaux organisateurs du Bal dont Henri GUILLAUME (5) et Jules ROQUES. Ce Bal est sans thème particulier. La carte d’entrée mentionne « L’Habit noir, la Blouse, le Costume Bourgeois et le Caleçon de Bain sont interdits. Le costume débraillé est de rigueur ». La soirée est animée par Louis DUFOUR & son foudroyant Orchestre.
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Carte d’entrée du Bal des Quat’ Z’Arts de 1892. / Dimensions : 26 x 43,1 cm.
  • Du 48ème Bal des Quat’ Z’Arts du vendredi 23 juin 1950 avec pour thème « La Reine de Saba ».
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Carte d’entrée femme 1950 / Dimensions : 26,3 x 23,4 cm. Illustrateur non identifié de l’atelier d’Architecture EXPERT.
  • Du 51ème Bal des Quat’ Z’Arts du vendredi 26 juin 1953 avec pour thème : « La Fête de la Lune chez les Bamilékés ».
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Carte d’entrée femme 1953 / Dimensions de la carte dépliée : 13,8 x 34,8 cm. Illustrateur inconnu.

Le Trianon

Comme évoqué précédemment dans ce même article, le Trianon est construit en 1894 à l’emplacement du jardin de l’Élysée Montmartre.

Sa façade sur le boulevard, qui est toujours la même aujourd’hui, s’inspire quelque peu du château du Grand Trianon à Versailles.

A son origine, il est une salle de café-concert avec spectacles variés dont le nom est « Trianon Concert ».

En 1894, la célèbre MISTINGUETT (1875 – 1956) y fait ses débuts de chanteuse.

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Affiche d’Henri GRAY (1858 – 1924). Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.
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Photographie de la façade du Trianon vers 1895. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.

En 1897, Albert CHAUVIN, le nouveau propriétaire qui succède à Armand DESPRÈS fait entièrement restaurer l’intérieur de la salle et la mode étant aux poètes-chansonniers l’a met à disposition de ces derniers.

« Le succès des chansonniers à Trianon ne dépassa pas trois mois. CHAUVIN et son directeur artistique DERENBOURG revinrent à l’ancienne formule. Les nouvelles affiches portaient le titre de « Trianon-théâtre-bal-concert », mais le nom « d’Élysée » était banni. Le bal presque constamment fermé sous DESPRÈS fonctionnait maintenant de manière distincte du concert dans la nouvelle salle dont l’entrée se trouvait rue de Steinkerque » (6).

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1897 : Affiche de Georges MEUNIER (1869 – 1942).
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Carte postale du Trianon Concert.

Dans la nuit du samedi au dimanche 18 février 1900 un incendie détruit l’intérieur de la salle, la façade extérieure, quant à elle, n’est pas touchée. Il ne reste plus à l’intérieur de la salle que les fermes formant le hall.

En 1901, Albert CHAUVIN fait appel à l’Architecte Joseph CASSIEN-BERNARD (7) pour la reconstruction de la salle de spectacle conçue sur le modèle des théâtres à l’italienne. L’établissement est inauguré en décembre 1902 sous le nom de « Trianon-concert ».

De 1903 à 1908, il est rebaptisé Théâtre Victor-Hugo et il y est présenté des pièces de théâtre classique.

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Carte postale du Trianon rebaptisé Théâtre Victor-Hugo.

A partir de 1908, Félix LAGRANGE ( ? – 1916), nouveau directeur depuis 1906, le rebaptise « Trianon-lyrique » et le spécialise dans les opérettes à la mode.

De 1916 à 1925 puis de 1934 à 1936 le Trianon-Lyrique fut dirigé par Louis MASSON (1875 – 1957) qui remplissait également la fonction de Chef d’orchestre lors des représentations.

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En tête du papier à lettre utilisé pour le Trianon Lyrique
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Photographie de la façade du Trianon en 1909. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.

En 1936 le Trianon est racheté par Mitty GOLDIN (1895 – 1956) qui redonne à l’établissement sa vocation première de music-hall. L’ouverture au public a lieu le 5 septembre 1936.

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Programme de l’ouverture du Trianon du 5 septembre 1936.

En 1938, comme dans beaucoup d’autres endroits de spectacle à Paris, le Trianon est transformé en salle de cinéma populaire. Il prend alors le nom de « Cinéphone Rochechouart ». Il y est programme principalement des films d’aventure, de western et de karaté.

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Photographie du « Cinéphone Rochechouart » en 1938.

Le Trianon est inscrit à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 5 octobre 1982 (J.O. du 12/03/1983).

Le cinéma ferme ses portes en 1990 et redevient en 1992 une salle de spectacle accueillant aussi bien des pièces de théâtre, des opérettes et des concerts.

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Photographie de la façade du Trianon en 2008.

En 2009 Julien LABROUSSE et Abel NAHMIAS se portent acquéreurs du Trianon. Après huit mois de travaux de restauration la salle rouvre au public le 22 novembre 2010.

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Photographie (février 2018) de la façade du Trianon.
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Salle de spectacle aujourd’hui du Trianon.

Deux Bals des Quat’ Z’Arts eurent lieu à Trianon, il s’agit :

  • Du 12ème Bal des Quat’ Z’Arts du vendredi 23 avril 1903 avec pour thème « Le Moyen-Age ».
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Extrait d’un article sur le Bal des Quat’Z’Arts du quotidien « La Liberté » du 26 avril 1903.

La carte d’entrée femme mentionne « Ma bonne Madame ma Chère, vous seriez tout à fait gentille d’accepter d’être de notre petite réunion de famille le vendredi 23 avril 1903 à Trianon, boulevard Rochechouart – absolument entre intimes ».

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Carte d’entrée femme 1903.

Le quotidien « Le Figaro » mentionne dans les colonnes de son édition du 25/04/1903 : « Les organisateurs du bal des Quat’z’Arts ont bien voulu laisser, pendant quarante-huit heures, l’ornementation originale qui garnissait hier pour leur fête annuelle la salle de l’Élysée Montmartre. Donc ce soir et demain, en matinée et en soirée, les personnes qui assisteront à ces trois fêtes dansantes, pourront admirer cette très artistique et spéciale décoration ».

  • Du 13ème Bal des Quat’ Z’Arts du vendredi 26 avril 1904 avec pour thème : « Une Foire à Byzance ».

La carte d’entrée homme mentionne « Mon Vieux, Le Bal des 4’Z’Arts ayant lieu le 26 avril à Trianon, tu es invité à t’y présenter en ton costume byzantin et accompagné de tes femmes ».

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Carte d’entrée homme 1904 / Dimensions: 30,5 x 20,5 cm. Illustrateur Henri RAPIN (8).

Mise à jour de l’article

09/08/2020 : Mention de l’article du quotidien « Le Figaro » du 25 avril 1903.
10/08/2020 : Ajout de l’extrait d’un article sur le Bal des Quat’Z’Arts du quotidien « La Liberté » du 26 avril 1903.
06/09/2020 : Ajout de la photographie aérienne montrant le Trianon et L’Elysée Montmartre.

Notes de bas de page

(1) Ecrit de Maurice ARTUS dans le « Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie des IXème et XVIIIème arrondissements, le « VIEUX MONTMARTRE », IIIème série – Tome quatrième, années 1906 – 1910 – Paris. Source gallica.bnf.fr

(2) Synonyme de balançoire.

(3) Le Bal Mabille fut un établissement très célèbre de danse fondé en 1831 sur l’allée des Veuves (l’actuelle avenue Montaigne). Il ferma en 1875 et fut démoli en 1882.

(4) Le théâtre de l’Ambigu fondé en 1769 sous la direction de Nicolas-Médard AUDINOT, auteur et acteur de la Comédie italienne, qui y crée un spectacle de marionnettes et de pantomime. Ayant brûlé en 1827, l’Ambigu fut reconstruit, sur les plans d’HITTORF et LECOINTE, sur le boulevard Saint-Martin, au coin de la rue René-Boulanger. En 1966, le théâtre est fermé puis démoli.

(5) Henri GUILLAUME (lien vers biographie).

(6) Extrait du livre d’André SALLÉE et de Philippe CHAUVEAU « Music-hall et café-concert », Paris, Bordas 1985.

(7) Joseph CASSIEN-BERNARD (lien vers biographie).

(8) Henri RAPIN (lien vers biographie).